(2) Fait lire quelqu'un, "lui" (yeteza) et non quelquechose (yeza = cela).
(3) L'individu qu'on a fait lire et le livre qu'on a fait être lu.
Ordre des termes
Le kobold ayant moins de mille racines, son vocabulaire est surtout
constitué de mots composés.
Dans un mot composé, le déterminé (l'idée principale) suit
le déterminant (idée secondaire, ou complément de nom),
comme dans les mots savants des langues européennes
(microscope, sténographie, ...)
Lege | Lecture | | Takilege | Lecture rapide |
Taki | Vitesse | | Legetaki | Vitesse de lecture |
Vama | Fourmi | | Vamadomu | Fourmilière |
Domu | Maison | | | |
Meri | Morceau | | Zukemeri | Morceau de sucre |
Zuke | Sucre | | Merizuke | Sucre en morceaux |
Fayo(wa) | Brun | | Fayozukemeri | Morceau de sucre brun |
| | | Merifayozuke | Sucre brun en morceaux |
| | | Zukemerifayo | Le brun des morceaux de sucre |
Pour ceux qui n'aiment pas les mots longs comme le bras, il y a aussi le génitif (-wa) :
Meri zukewa | | Morceau de sucre |
Zuke meriwa | | Sucre en morceaux |
Zuke fayowa | | Sucre brun |
Zuke fayowa meriwa | | Sucre brun en morceaux |
Meri zukewa fayowa | | Morceau de sucre brun |
Zuke meriwa fayowa | | Sucre en morceaux bruns |
Fayo zukewa meriwa | | Le brun du sucre en morceaux |
Fayo meriwa zukewa | | Le brun des morceaux de sucre |
Certaines combinaisons peuvent paraître équivalentes :
yovipawu : "ovin-enfant" = enfant d'ovin = agneau
pawuyovi : "enfant-ovin" = ovin enfantin = agneau
yovigune : "ovin-femme" = brebis
guneyovi : "femme-ovin" = brebis
Mais, comme beaucoup de langues, le kobold considère que l'idée d'espèce
prime sur l'idée de sexe (cf le français "mouton / bélier, brebis",
l'anglais "sheep / ram, ewe") et dira :
yovi (mouton),
guneyovi (brebis), viriyovi (bélier).
De même, l'idée d'âge prime sur l'idée de sexe (cf "enfant", "poussin", "child", "chick",
qui n'ont pas d'équivalent féminin, cf "une enfant") et sur l'idée d'espèce
(tous les oiseaux ont des "poussins") ; on dira donc yovipawu.
Dans un composé triple, cela donne, par exemple : gunehipopawu = pouliche.
Comme la société kobold ne répartit pas les tâches selon les sexes,
les noms de fonction sont neutres :
yoyovi yokuri yowika |
berger ou bergère médecin ou doctoresse sorcier ou sorcière |
yopixi yosutu yoyofi |
poissonnier, poissonnière couturier, couturière serviteur, servante |
Naturellement, cela n'empêche pas que les guerriers (yomaxi),
les bûcherons (yoderu),
les forgerons (yokude) soient des hommes, et que les
accoucheuses (yozugene) soient des femmes.
La neutralité des noms de fonction fait que le mot gunekuri
signifie "gynécologie" et non "doctoresse".
La langue kobold n'aime pas mettre des affixes ou des racines avant
yo- (préfixe absolu), bien qu'on trouve
ko-yomaxi, "groupe de guerriers" = "armée".
On dira yoyovi gunewa ("bergère") plutôt que guneyoyovi;
quant à yoguneyovi, c'est un berger (ou une bergère) de brebis...
Du fait de cette hiérarchie des idées, on peut abréger les mots composés selon le contexte :
Affixes
Les conjugaisons et les désinences casuelles sont suffixées aux racines :
Yogeri geriwøte delegefa.
Les écrivains écrivent pour être lus.
(Yo-geri geri-w-ø-t-e de-lege-fa.
Individu-écrire | écrire-pluriel-présent d'habitude-il-indicatif | passif-lire-but)
Yolege(*) vetuwa, legewuse yokuyaloxa.
Vieux lecteurs, vous lirez avec des lunettes.
(Yo-lege vetu-wa, lege-w-u-s-e yoku-yalo-xa.
Individu-lire | vieillesse-génitif/adjectif, lire-pluriel-futur-tu-indicatif | voir-verre-moyen)
(*) Il n'y a pas de cas vocatif :
Pita yesewa seyayete yeseda...
Ton père te dit... ("Père de toi dit à toi...")
Pita yesewa, seyayeme yeseda...
(Moi,) ton père, je te dis...
Les dérivatifs lexicaux sont préfixés aux racines :
ko- |
groupe |
deru |
arbre |
koderu |
forêt |
li- |
petit |
|
|
likoderu |
bosquet |
wa- |
volonté |
yoku |
voir |
wayoku |
observer |
Tous ces préfixes peuvent être changés en noms par allongement
de la syllabe :
aha behe bihi gehe muhu rehe wihi yuhu |
négation possibilité paire changement (action interne)
transformation (action externe) répétition
contraire altérité |
Il en est de même des suffixes de cas :
laha (1) waha (2) yihi (3) xaha etc... |
lieu
appartenance origine manière etc...
|
Exceptions :
hayape (4) heyape
hiyape huyape wana (2)
yini (3) |
passé
présent futur proche futur volonté début |
(1) "Lieu" se dit aussi topo.
(2) Car wa n'a pas le même sens comme suffixe (génitif = possession)
et comme préfixe (volonté, cf infra). C'est le suffixe -wa qui a fourni le mot waha,
mais c'est la racine wana qui a fourni le préfixe wa-.
"Possession" se dit tene, racine du verbe "avoir, posséder", qui
a pour forme passive detene, "être possédé".
"Appartenance" peut donc se dire aussi detene, "le fait d'être possédé".
(3) Le suffixe -yi indique l'origine spatiale (domuyi : depuis la maison) ou temporelle (wino yanuyi : depuis un an) et il est étymologiquement lié à yini (lequel vient du latin initium).
(4) Les temps grammaticaux se disent hoyekazu (imparfait),
hayekazu (parfait, passé simple), heyekazu (présent), høyekazu (présent d'habitude), hiyekazu (futur proche), et huyekazu (futur).
Certains préfixes peuvent être combinés pour former des racines lexicales :
Gega |
("devenir-grand") |
s'agrandir |
Muga |
("rendre-grand") |
agrandir |
Geka |
("devenir-avec") |
se réunir |
Muka* |
("rendre-avec") |
regrouper |
Muko* |
("rendre-ensemble") |
construire |
(*) La nuance est subtile, voire arbitraire, entre le sens final de muka et de muko.
Mais le glissement de sens de ka- / ko-,
"groupe restreint / groupe large", à "provisoire (réunion) / durable (construction)" est conforme aux lois de la linguistique.
Table des préfixes
- Wolebe yemewa, wayakuximu wawiyodiza i serata koxeriderula limonowa.
Mon aimé(e), allons écouter le chant des oiseaux, ce soir, dans la cerisaie de la colline.
- Ximu (1), wenesowa liwawi yemewa (2). Sa, u muvaleyese ye debexeme muveza koxeriderutu
yu wewawi koxeriderula ?
Oui, mon petit oiseau des îles. Mais veux-tu dire ("faire sens") que nous devons aller dans la
cerisaie ou que les oiseaux sont dans la cerisaie ?
- U bahaheye gutexa seyafa kokazubu yemeda ?
Xi yøxa buhuhoye wayakuza iyi, au seyayami "wewawi koxerideruwa" ?
Iye koxa...
Est-ce bien le moment de me parler de grammaire ? S'il ne s'agissait
que ("seulement") d'écouter d'ici, n'aurais-je point dit "les oiseaux de la cerisaie" ? De toutes façons...
- Ba buhuheye kohiza...
Quand il s'agit de baiser...
(1) Il n'a pas de mot "oui" en kobold. On répond par
la répétition de la conjugaison :
- U vasahiye ? | - Hiye. | |
- Va-t-il pleuvoir ? | - Il va. | |
- U romuveheyu ? | - Heyu (3). | |
- Faut-il rentrer ? | - Il faut. | |
- U tenexeme vasavetiza ? | - Axeme (4). | |
- Avons-nous (des) vêtement(s) de pluie ? | - Nous ne. | |
(2) Quand deux génitifs se rapportent au même nom, il est souhaitable de les
séparer pour éviter les contresens :
Liwawi wenesowa yemewa : petit oiseau de mes îles
Liwawi yemewa wenesowa : petit oiseau de moi qui suis des îles
(3) Il n'y a pas de verbe "falloir" ("faillir", en bon français). Heyu est un impératif de l'impersonnel :
Vasaheyu = Qu'il doive pleuvoir = Il faut qu'il pleuve = Que ne pleut-il!
Vasahoyu = Qu'il devait pleuvoir = Il fallait qu'il pleuve = Que n'a-t-il plu!
(4) On peut répondre simplement A!, mais cela est perçu comme inélégant...